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Comment pratiquer zazen ? ...... Par Maître Kidô INOUE .. .. .. Q :
Pourquoi faire zazen ? R :
Pour s’éveiller (obtenir le Satori). Q :
Qu’est-ce que le « Satori » ? R :
Ôter le pli de l’esprit [1]
et s’éveiller au moment présent (ima)
qui est le monde de la vérité. Q :
Qu’est-ce que c’est le pli de l’esprit ? R :
Les outils comme les yeux, les oreilles, le nez, la langue, le corps, la
conscience, ont pour fonctions la vue, l’ouie, l’odorat, le goût, le toucher,
la connaissance mais ces sensations sont le plus souvent immédiatement
influencées par les concepts ou l’expérience des sensations issus du passé ;
ce circuit figé forme un pli de l’esprit et c’est cela la source de
l’attachement. Toutes sortes d’images apparaissent arbitrairement, et nos esprits
sont troublés par ces images. Q :
Comment ôter le pli de l’esprit ? R :
D’abord, il faut couper le pli de la pensée qui essaye de se diffuser
immédiatement, c’est-à-dire résister à celui-ci. Q :
Comment faire pour y résister ? R :
Comme le pli s’inscrit aussi dans le monde de l’instant, on porte son
attention sur l’instant qui précède sa réapparition : on lâche prise sur les
yeux, les oreilles, le nez, la langue, le corps, la conscience pour qu’ils
opèrent naturellement selon leurs fonctions respectives : la vue,
l’ouie, l’odorat, le goût, le toucher, la connaissance. On s’efforce de
maintenir l’attention sur cet instant précis pour ne pas laisser le pli se
diffuser, et de ne jamais perdre ce point. Q :
Est-ce réalisable alors même que nous tombons tout de suite dans les idées
décousues ? R :
Il n’y a rien que nous puissions récolter juste après l’avoir semé. Sans
cause, pas de résultat. Pour obtenir un résultat, il faut attendre le
moment de sa réalisation naturelle qui dépend de ses causes nécessaires :
le terrain qui s’appelle « l’effort », l’eau, le soleil, une bonne
température avec encore une protection contre les insectes, l’arrachage des
mauvaises herbes, une culture attentive. C’est cela la cause et le résultat
nécessaires. Quand le moment est venu, cela porte ses fruits naturellement,
et quand l’autre moment est venu, les fruits mûrissent, qui tombent ensuite
naturellement. Tout cela n’existe pas
sans effort. Les Vieux Maîtres l’ont accompli au péril de leurs vies. Q :
Comment s’entraîner (faire shugyô)
concrètement ? R :
Certains points sont très importants, y compris dans les shugyô. Le but est d’arriver le plus rapidement, de façon sûre et
aisée. Il faut parvenir à contenir et à couper la dispersion des idées et les
zatsunen (idées décousues /
dispersion mentale). Vous devez vous consacrer entièrement au moment présent.
Pour cela, il faut couper les zatsunen et
faire les efforts nécessaires pour revenir au moment présent. C’est cela le shugyô dans un premier temps. C’est
très exactement la lutte contre les plis de notre esprit. Lorsque
que nous produisons de tels efforts, qu’advient-il ? Voici
concrètement les étapes du chemin vers le Satori :
16.
Une erreur fréquente : on essaye de
préserver la respiration même lorsqu’on bouge, alors qu’il faut justement
placer votre attention au centre du mouvement selon chaque situation. Quand
on marche, on fait attention à la sensation de la plante des pieds, et au
mouvement des pieds pas à pas. Lors du repas, on est attentif au mouvement de
la main qui porte les couverts et la nourriture jusqu’à la bouche, puis au
mouvement de la bouche à chaque mastication, ainsi qu’au goût qui s’épanouit
sur la langue. Faites toutes ces choses une par une, lentement mais
clairement. N’ajoutez aucun mot ou aucune image à chacune de ces actions ou
sensations. Coupez les zatzunen en
restant attentif à chacun des moments au cours d’une action et efforcez-vous
de toujours placer le cœur-esprit dans ce que vous faites au moment présent. 17.
Si vous produisez des efforts sérieux, vous
pouvez revenir à la respiration au moment où surgissent les zatzunen. À ce point cesse toute
souffrance (dans le zazen). On peut couper n’importe quelle idée
instantanément. C’est alors que le zazen devient extrêmement intéressant. Dès
lors, le corps devient d’un coup plus léger et ce que l’on fait nous apparaît
dans une toute fraîche clarté. 18.
À un moment donné, la dispersion disparaît et
l’on peut laisser aller d’elles-mêmes les idées qui surgissent. Ce que l’on
fait nous devient parfaitement clair. Chaque action devient précieuse, pèse
par son extrême importance. 19.
On accède au point de pure pensée sans pensée,
coupée du passé et de l’avenir. Le monde de sérénité dans l’uniformité
absolue vous apparaît ; vous devez seulement « pénétrer ». Le
vrai shugyô n’est rien d’autre que
le moment présent ; l’instant, seulement. 20.
Lorsque vous avez pénétré vraiment
complètement, le soi disparaît (tombe) et l’on fait irruption dans le
non-soi. Le soi qui tombe marque l’obtention du vide par le corps. On réalise
l’existence du non-soi par la disparition de l’écart entre les sensations
réelles et les perceptions : c’est la vraie perception. C’est cela le Nirvana et le Satori. C’est le véritable instant présent ; le passé tombe
et plus aucun attachement ne survient. C’est ainsi que vous sortez du monde
de l’intellect. (A partir de ce point du texte, celui intitulé « Le
Cheminement dans le Zen » est plus détaillé. Le paragraphe n°9 de ce
texte correspond au paragraphe n°21 ci-dessous – note du traducteur). 21. À partir de ce moment, l'on entre dans le shugyô postérieur au Satori.
Le Satori lui-même apporte une
conviction et une force énormes, lesquelles se dressent en réciproque devant
nous, nous obstruant le Chemin de la parfaite libération. Il est donc
important de le rejeter lui aussi. Plus exactement, il s’agit de pétrir
chaque instant en laissant tomber le soi ; de devenir entièrement tel objet,
telle chose. 22. On
parvient à l’accomplissement en laissant tomber le Satori. C’est le Grand
Satori. Dans la Grande Vérité, il
n’y a rien qui doive être la vérité et il n’y a rien qui ne soit pas la
vérité. On parvient là au niveau du Bouddha Shakyamuni et l’on doit clarifier
et sauver le monde. Doté de cette force, on se
réjouit de la vie et de la mort dignement en se confiant au mystère de la
vie, limitée dans le temps ; on sauve les gens et l’on illumine l’univers.
C’est en effet cela le Chemin, la Vraie Vie et la Voie du Bouddha.
NOTE DES MEMBRES : Vous pouvez compléter cette lecture avec celle du guide Zazen en images et la démonstration vidéo proposée en japonais.
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